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samedi, 19 janvier 2013

Aujourd'hui dilemme.

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Dilemme: grec di- "deux" et -lemma "enveloppe extérieure, pelure, peau" à ne pas confondre avec lemna "lentille d'eau"
Quand la lumière réapparaîtra à l'horizon, mes guiboles me supplieront de mettre fin au rythme d'hier -de la table de travail à la cheminée, de la cheminée à la table de travail- et d'aller voir à quoi cela ressemble, la campagne blanchie par la neige bourrasquée. Elles avanceront sans doute l'argument suivant: les Hauts Prés sous la neige, tu verras c'est encore plus beau que craquelés de givre. Elles seront étonnées. Je ne leur offrirai aucune résistance cornélienne. J'enfilerai une première pelure -une polaire- puis une deuxième -un blouson- et je les suivrai.

jeudi, 17 janvier 2013

Aujourd'hui film dont vous êtes le héros.

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Artémis d'Ephèse

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Aujourd'hui je débraye. Je me rends à une journée de stage pour les professeurs de lettres classiques. Au programme, ce qu'il y a dans les tuyaux de la loi Peillon. Nous sommes les bêtes noires de l'éducation nationale. Optionnels, le latin et le grec représentent une dépense -le pays est en crise, nous nous devons de participer au plan d'austérité- que le gouvernement rêve de trancher, version Amazone, en nous coupant le sein nourricier. Peut toujours essayer, des mamelles, on en a en réserve. On continuera à nourrir nos élèves avec la mémoire du monde, on continuera de les enraciner et d'aiguiser leur regard critique sur la société dans laquelle ils grandissent.
Aujourd'hui, ce sera donc A l'attaque!de cet obstacle...

mercredi, 16 janvier 2013

Aujourd'hui mal.

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"C'est un mal pour un bien". Ainsi se résume la philosophie de D. Comme une colonne vertébrale joyeuse. Présentez-lui un mur a priori infranchissable, un paquet de noeuds que vous étiez prêt à jeter. Ses mots creuseront et ses paroles dénoueront.
Si vous croisez D. en ce mois de janvier, elle vous souhaitera une année riche en obstacles. A transformer en gravas et charpie.

mardi, 15 janvier 2013

Aujourd'hui j'attends.

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La semaine dernière, je vous parlais de Un homme est mort. Un bouquin comme ça, on n'a pas envie de s'en remettre. C'est une baffe et on s'assure les jours suivants que la joue continue de brûler. Vendredi, je suis allée rafler à la médiathèque tout ce qui était estampillé Davodeau: Quelques jours avec un menteur, Rural!, Les ignorants, Les mauvaises gens et Lulu Femme Nue T2. Quant au T1, il n'est dans aucun bac et sur la carte d'aucun emprunteur. Disparu.Volatilisé.
J'attends de pied ferme le gougnafier qui a osé le piquer. Je lui laisse jusqu'à demain pour le ramener. Sinon, il ne perd rien pour attendre.

lundi, 14 janvier 2013

Aujourd'hui transparences.

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La vitre effacée
dédouble le monde-
effare le soleil.

samedi, 12 janvier 2013

Aujourd'hui description du comportement des humains.

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Après mon ras-le-bol d'hier, le soleil s'est décidé à pointer un rayon à l'aube. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, je vais maintenant lui demander de se retirer jusqu'à lundi matin. Je vais même aller jusqu'à espérer qu'il pleuve à seaux, qu'il neige à pots de chambre. Que le tout se transforme en une bouillasse innommable. Si l'Eternel est dans le coin, je le prie de renouveler deux des dix plaies d'Egypte: la pluie de grenouilles et la grêle qui se transforme en feu. Il aurait tout à y gagner: ce serait la preuve indiscutable qu'il a revu son jugement depuis l'accident de Sodome et Gomorrhe.
Que tout cela s'abatte en des quantités telles qu'il ne sera plus possible d'écoper quoi que ce soit, sur ceux qui, demain, manifesteront contre le mariage pour tous.
La bacchante, dans quelle catégorie allons-nous ranger ton comportement du jour?
9h: l'Eternel a ouvert les robinets. Il pleut.

vendredi, 11 janvier 2013

Aujourd'hui à midi pile.

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Photo de Bernard, pour ne pas oublier à quoi ressemble un ciel qui s'embrase.

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Je ne suis que sur le côté face de la journée et je n'ai pas envie sous prétexte de contrainte méridienne de reporter le moment d'écriture de ce billet.

Au lever, j'ai scruté le ciel cherchant une étoile qui m'indiquerait l'espoir d'une trouée dans la masse nuageuse. Ici, nous vivons dans la grisaille et le brouillard depuis tant de jours qu'aujourd'hui j'aspire seulement à un quart d'heure de soleil. Je suis même prête à aller poutser* les nuages stéatopyges** pour obtenir gain de cause. Cela aura peut-être lieu à midi pile. Si le coeur vous dit d'attendre avec moi, ababouinez*** votre weyschuyt**** et, pour passer le temps, gondolons-nous au-dessus du Dictionnaire subjectif des mots difficiles et imprononçables plus couramment appelé Le Von Mopp illustré.
Merci à Jean-Claude d'avoir déposé ce dico sur son blog et à mon libraire de l'avoir commandé illico presto.

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*: "Poutser est un synonyme d'origine helvétique des verbes astiquer ou nettoyer. La spécialité de la Suisse est la propreté, au point que même leurs banques blanchissent l'argent."
**: "Stéatopyge est un adjectif signifiant qui possède de très grosses fesses."
***: "Ababouiné: se dit d'un navire coincé au milieu de l'océan, faute de vent." Le Van Moop ne précise pas si la forme impérative d'un hypothétique verbe ababouiner existe.
****: Weyschuyt: barque à fond plat prévue pour naviguer sur les canaux hollandais et le long des îles indigo.
La tenancière de ces lieux souffre aujourd'hui d'une astérisnite aigüe.

jeudi, 10 janvier 2013

Aujourd'hui livre posé.

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"Quand je pense à ceux qui se donnent tant de mal pour effacer certaines mémoires..." René Vautier
A peine avais-je posé cette bande dessinée-là, hier après-midi, que j'ai eu envie de la parcourir à nouveau. Me laisser dériver encore de planche en planche.
Brest 1950. La ville est un immense chantier qui tente d'effacer les béances laissées par la dernière guerre. Les revendications des ouvriers du bâtiment, celles des ouvriers de l'arsenal. La grève générale. Le drame du 17 avril: la police tire sur les manifestants. Vingt blessés et un mort, Edouard Mazé. Le lendemain, René Vautier arrive sur les lieux pour tourner un documentaire. C'est une bonne chose que ce soit justement ce gars-là qui arrive. Cinéaste militant, il est alors recherché activement par la police pour son film anti-colonialiste Afrique 50... Autant dire qu'il n'a pas sa caméra dans sa poche. Sur les plans muets tournés, il improvise une bande sonore: le poème d'Eluard, Un homme est mort. Le jour où la bande sonore lâche lors d'une n'ième projection devant les grévistes, un ouvrier, de mémoire, récite le poème. Ses tripes l'adaptent. L'émotion d'Eluard lorsqu'il entendra "son poème digéré par le peuple".
De ce documentaire, aujourd'hui, il ne reste rien. L'unique copie a rendu l'âme lors de la 150ème projection. Il ne reste rien si ce n'est la bande dessinée de Kris et Etienne Davodeau...
Merci à l'Ours d'avoir déposé ce livre chez moi parce qu'il avait entendu parler d'insurrections singulières sur les îles indigo.

mercredi, 09 janvier 2013

Aujourd'hui tentative de liberté.

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Si vous tapez sur Google "tentative de ...", vous obtenez par ordre d'apparition: tentative de suicide, de coup d'état, de conciliation, de meurtre, de contre-coup d'état. La tentative de contre-meurtre ne figurait pas et pour cause il est difficile de revenir sur l'irrémédiable depuis que les Erinyes ont déserté nos contrées. Ne figurait pas non plus la tentative de liberté.
Peut-être qu'une fois que chaque écriveron* des 366 réels à prise rapide aura mis en ligne son post "tentative de liberté" sans oublier de remplir la case tags, la tendance s'inversera-t-elle?
* "c'est en écrivant qu'on devient écriveron" Queneau

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mardi, 08 janvier 2013

Aujourd'hui une question lue quelque part.

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C'est une affirmation que j'ai lue ce matin en effeuillant mon calendrier. Un aphorisme tiré des Feuillets d'Hypnos de René Char. La pensée condensée à sa plus courte expression: "L'impossible, nous ne l'atteignons pas, mais il nous sert de lanterne". Libre à vous d'y ajouter un point d'interrogation dubitatif.
Ensuite, pour donner un peu de rigueur à ce billet qui en manque sacrément jusque-là, allez donc lire comment des spécialistes ès crises financières ont pris des vessies pour des lanternes.


lundi, 07 janvier 2013

Aujourd'hui surprise.

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Photo de Bernard
qui vit décidément sous des cieux luxurieux


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Après avoir encensé le 21 décembre, brocardé le 24 décembre et le 6 janvier, je suis étonnée, surprise serait sans doute plus juste (!!!), de mettre en lien ce qui suit. Découvert sur le blog de Colo, Espaces instants, sous le titre extraordinaire: le jeu d'un vitrail halluciné au solstice d'hiver.

dimanche, 06 janvier 2013

Aujourd'hui que deviendra cet enfant plus tard?

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Saint-Pierre de Penmarc'h
Photo de Bernard

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Môôssieur Le Législateur des 366 réels à prise rapide, je dois reconnaître que la contrainte du jour m'a déroutée. Qu'est-ce qui dans ce 6 janvier a bien pu faire naître chez vous cette interrogation du devenir d'un enfant? Serait-ce parce qu'aujourd'hui, on se souvient de l'arrivée des Rois Mages  devant la crèche? Et dans la crèche, un enfant de Nazareth promis à une courte vie dont on ne cessera de reparler. A coup de conciles, de synodes et de quelques conciliabules, son existence va être emmaillotée en une longue procession de dogmes et autres certitudes: ils appellent cela "épiphanie".
Vous ne m'en voudrez pas, M. Le Législateur, mais quand j'ai enfin retrouvé une route face à la contrainte du jour, cela n'a pas donné la flamboyance d'un ciel irradié par l'étoile du berger. J'ai préféré placer ici la volupté titanesque de l'étreinte d'un nuage: laissez-moi appeler cela "épicalypse".

samedi, 05 janvier 2013

Aujourd'hui acheté.

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Le cri du peuple, Tardi

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Ils n'ont pas réussi à l'acheter parce que le seul ruban rouge qu'il accepte c'est un lambeau du drapeau de la Commune. Tardi a donc refusé de se laisser épingler par la légion d'honneur. Il s'en explique dans un communiqué à l'AFP: "Etant farouchement attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d'aucun autre pouvoir politique quel qu'il soit. C'est donc avec la plus grande fermeté que je refuse cette médaille. Je veux rester un homme libre. Je n'ai cessé de brocarder les institutions. Le jour où l'on reconnaîtra les prisonniers de guerre, les fusillés pour l'exemple, ce sera peut-être autre chose".
Sur le sujet, vous pouvez lire l'excellente chronique d'Alain Korkos pour @rrêt sur images: Jacques Tardi raconté au ministère français de la culture.
Pas d'acheté aujourd'hui mais si vous tenez absolument à ce que je solde son compte à cette contrainte, je vous propose un vendu...

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montage de Mister Go

vendredi, 04 janvier 2013

Aujourd'hui le plus petit des petits riens.

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Photo de Moucheron

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Les lacets de mer
de vides en liés -
signent l'infini.

jeudi, 03 janvier 2013

Aujourd'hui taper.

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Taper ici et imaginer ce qu'aurait donné le post d'hier avec la consigne d'aujourd'hui.

mercredi, 02 janvier 2013

Aujourd'hui bleu.

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Découpage de Maurice Pommier
De Jonas à Moby Dick
Variations autour d'un cachalot

Collectif
Coop Breizh

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Ventrebleu, foutrebleu, corbleu! Maugrebleu, morbleu, parbleu!! Sacrebleu, tubleu, vertubleu, tête-bleu!!! C'est quoi ce b... sur hautetfort depuis hier? Ca me fait naître des rages de Moby Dick à l'instant de l'ultime rencontre avec Achab. Quant aux Jonas et autres Pinnochio, peuvent toujours se brosser avec mes fanons, je ne les laisserai pas sortir. Je vais même leur rajouter comme colloc' le Brandan. Et même ça, ce n'est pas assez pour réduire ma fureur! Que se passe-t-il? Vos messages sont aspirés par les abysses et ne s'affichent plus ni sur mes billets ni sur mon interface.
Alors si l'envie vous prenait de commenter ou de m'indiquer comment résoudre ce bug, prenez une bonne vieille feuille, glissez-la dans une bouteille et jetez-la à la mer ou cliquez sur l'onglet "me contacter"...

P.S.à 9h: première bouteille reçue par les voies du mail de l'Ours...
"Tu avais été prévenue, il y a des risques à publier en post un de mes restes de confettis, hier avec le dragon en squelette tu n'as eu aucun commentaire, et aujourd'hui, tu persistes dans l'erreur, tu recommences, et en bleu!"
P.S.2 à 11h: Le service hautetfort sans plus de précision vient de m'indiquer que le problème était corrigé. Je ne sais pas ce qui me retient de lui en envoyer une de correction.

mardi, 01 janvier 2013

Aujourd'hui résolutions révolutions.

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Découpage
ou
Restes de la fabrique de confettis
Maurice Pommier

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Sur mes îles, deux rituels sont pratiqués: célébrer le solstice d'hiver et ouvrir la nouvelle année avec le découpage de l'Ours. En 2011 et 2012, les poules et le renard avaient tenté l'écriture d'une fable révolutionnaire. Les lendemains ne se sont pas mis à chanter pour autant, à peine ont-ils entonné la rengaine.
A en croire l'Ours, d'humeur saturnienne en ce jour, si quelque révolution accompagne cette nouvelle année, ce sera celle des astres sous l'oeil attentif de quelques experts:
"Les astrologues, après avoir effectué leurs travaux, ont déclaré qu'après l'année du dragon, nous échapperions à l'année de la poêle à blinis, mais que nous n'échapperions pas à l'année de la ceinture." Une année de morosité donc?
Tâchons de contrebalancer la prédiction, plaçons en contrepoint l'émission Pas la peine de crier qui consacre sa semaine à l'insoumission. Hier, Jeanne Benameur était invitée pour son dernier roman paru chez Actes Sud Profanes:des personnages sous le coup d'une fatalité qui entrent en lutte pour la vie; en tous, se soulève peu à peu comme une insurrection singulière. Dans un dialogue à bâtons rompus, il fut question de lecture qui multiplie la vie au risque de l'altération, d'écriture qui cherche la nudité sans plus rien avoir à craindre de l'impudeur.
De mon insularité, je nous souhaite, à moi, à vous qui passez ici, des insurrections confiantes pour "atteindre le vif de la vie".

lundi, 31 décembre 2012

Aujourd'hui ce qui demeure immobile.

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"Le nez de Cléopâtre, s'il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé."
Pensées, Blaise Pascal
Soit, M. Pascal, mais c'est un peu rapide, cela ressemblerait presqu'à un pied de nez. Il aurait fallu que vous poussassiez la prophétie un peu plus loin.
S'il eût été plus court - donc César et Marc-Antoine n'auraient pas fini dans le lit de la reine- la révolution de la place Tahir n'aurait pas été étouffée aux premières élections*,
La trompe de l'éléphante d'Hannibal, si elle eût été plus courte -donc le général carthaginois n'aurait pas été gêné pour rentrer dans Rome- la révolution de jasmin aurait porté ses fruits,
Le naseau du lion de Mithridate VI, s'il eût été moins ouvert -donc Pompée serait allé cueillir des colchiques dans les prés- la guerre civile syrienne aurait trouvé un antidote au poison qui ronge ses entrailles.
 
Avec des "si", on peut mettre Paris en bouteille, paraît-il, mais continue de couler la Seine.

*: lire à ce sujet l'édito du Causette de janvier

dimanche, 30 décembre 2012

Aujourd'hui une phrase que j'ai dite.

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274/366 (suite du 273/366)
Je suis retournée sur Pronote pour voir où en était la transformation de la page d'accueil...
- Sacrebleu Sacrindigo, merde alors. Pas un malheureux petit hacker* parmi vous tous? Vous causez, vous causez, c'est tout ce que vous savez faire! Pour la peine, à la rentrée, je ferai chier les mômes, je leur ferai lécher le parquet linoleum amianté. Je leur ferai manger l’éponge serpillère du tableau noir blanc. Je leur enfoncerai des compas dans le derrière (parfaite cette réplique-là, tout comme la suivante d'ailleurs). Je leur botterai les fesses. Parce que je porterai des bottes (va falloir que je m'y mette). En hiver (ça tombe bien, nous y sommes).
- Hé, la bakkante, la kontrainte ne demandait qu'une seule phrase!
- L'être ou le néant, voilà le problème.
* Seul Yves s'est risqué à une proposition...

samedi, 29 décembre 2012

Aujourd'hui on ne vous la fait pas.

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273/366
Capturé par l'ouverture du nouveau velux, l'hiver ressemblait à ça, ce matin: lumière naissante dans la douceur de l'air. Les mésanges semblaient s'y tromper qui saluaient ce jour recommencé d'un chant printanier.
Capturé sur la nouvelle page d'accueil du logiciel Pronote -base de notes et cahier de texte pour l'Educ. Nat.-, l'hiver prenait cette mauvaise tournure: arbre effeuillé qui va nous jouer le coup du sapin de Noël jusqu'au 21 mars. Un coup à devenir Antinote, complètement et définitivement.
Si parmi ceux qui passent sur mes îles se trouve quelque hacker, je lui saurai gré de faire preuve d'imagination -gommer les paquets cadeaux, adoucir ce bleu glacial- pour que le regard victorieux et la main sur la hanche, je puisse dire: on ne me la fait pas.

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vendredi, 28 décembre 2012

Aujourd'hui bras.

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L'idée est apparue deux mois auparavant. On l'a laissée mûrir pour être certain de pouvoir la ranger dans la catégorie "bonne idée". A l'entrée des vacances, d'un commun accord, les six habitants de la biquetterie ont décrété que cela valait le coup d'aménager le petit grenier aveugle et étouffant sous une laine de verre remontant à Mathusalem en une coquette chambre avec vue sur la plaine.
L'idée, soudain honorée de tant d'attention -à moins que ce ne fût les quatre ados soudain impatients- a appelé sa réalisation immédiate en plein hiver: enlever la laine de verre, multiplier les voyages à la déchetterie, poser un velux, s'asseoir pour contempler la vue sur les coteaux de la Seine et se dire qu'il fera bon vivre dans cette nouvelle pièce, se relever, trouver encore un peu d'énergie pour commencer à poser le nouvel isolant.
Aujourd'hui, si vous ne savez pas quoi faire d'un de vos deux bras, vous pouvez le déposer ici. Vous n'omettrez pas de préciser pour quel usage vous nous le prêtez: pose de la laine de verre, du lambris ou du parquet.

jeudi, 27 décembre 2012

Aujourd'hui un idéal de traverse.

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271/366
En ce matin pluvieux, la terre se ramollit, je continue de creuser la profondeur de mes pensées. Je vous laisse avec ces mots de Pascal Quignard...

"Les femmes et les hommes ne communiquent pas par les points où ils croient. Il est possible que notre souffrance ne se confonde jamais tout à fait avec la souffrance de ceux que nous aimons. Nos malheurs ne peuvent toucher directement l’autre. Nos douleurs ne peuvent toucher directement l’autre. Nos mains le peuvent. La force traverse la paroi, la pensée la caisse caverneuse de la tête, la volupté le sac de la peau, l’eau les yeux"
Vie Secrète
, 
Pascal Quignard

mercredi, 26 décembre 2012

Aujourd'hui vous auriez dû lire votre horoscope qui vous aurait prévenu:

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270/366
Plutôt que de passer la journée dans le regret, je suis allée lire mon horoscope tôt ce matin...
"Taureau: la configuration planétaire vous accordera de la profondeur dans vos pensées et vous permettra de faire le point sur votre façon de vous exprimer."
Je m'en vais sur le champ méditer sous l'alignement des planètes la profondeur de mon réel à prise rapide de demain...

lundi, 24 décembre 2012

Aujourd'hui quelque chose de triangulaire.

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Ah môôssieur le grand législateur des 366, pensiez-vous nous déconcerter avec votre contrainte triangulaire du 24 décembre? Problème enfantin en ce jour placé résolument sous le signe du triangle. Je n'ai que l'embarras du choix entre le sapin de noël -version apparemment élémentaire du triangle- l'étoile du berger - version imbrication de plusieurs triangles- le toit de la crèche - version poupée russe: il contient cet autre triangle formé de Marie, Joseph et le boeuf* -  ou bien la trinité -version quadrature du cercle.
Je n'ai que l'embarras du choix mais n'ai nullement l'intention de m'embarrasser. Je me place dans la marge de cette folle journée qui embrasse le globe dans son intégralité entre esprit de noël -le regard émerveillé est alors de mise pendant 24h- et esprit de consommation -vous êtes sommé de dépenser.
Si aujourd'hui doit être triangulaire, ce sera parce que l'empreinte du héron se sera blottie entre les lignes de la terre.

* Pour les besoins de la démonstration, je passe sous silence l'âne qui a déjà eu son heure de gloire, hier, chez Yves.

dimanche, 23 décembre 2012

Aujourd'hui une petite violence.

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267/366
Aujourd'hui comme un compte à rebours enclenché. Dans cent réels à prise rapide, j'aurai fait le tour d'une année. D'une borne à l'autre, de la signature au pur mensonge. Cent jours devant moi - de la blancheur falsificatrice des arbres à leur floraison revenue - pour envisager l'après. Garder l'écriture quotidienne. Regretter la contrainte qui, les jours où on n'a pas envie, où on remettrait bien ça à demain, joue à merveille son rôle de grande turlipineuse.

samedi, 22 décembre 2012

Aujourd'hui provisoire qui dure.

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Pompéi, maison de la Venus au coquillage

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Notre vieille terre serait donc du provisoire appelé à durer encore un peu. D'aucuns voulaient finir leur existence dans la violence collective d'une apocalypse prophétisée. Après la déception du grand soir qui s'est décommandé faute de s'être programmé, ils vont rejoindre le commun de leur existence et leur vie manquera sans doute de piquant et de poivré.
Savent-ils seulement qu'avec un peu de tenacité, ils ont ce potentiel de mettre fin à ce provisoire qui dure? Il suffirait pour cela de continuer, en accélérant légèrement la cadence, de transformer les terres arables en parkings de supermarché; en attendant que tout soit bitumé,  il suffirait de demander à l'Etat de subventionner exclusivement les projets O.G.M. et quelques centrales nucléaires livrées avec fissures.  Pour sûr, ils finiraient par la vivre, leur dernière heure. Mais ce soir-là, les astres et les comètes salueront notre limite enfin atteinte d'un silence indifférent.

vendredi, 21 décembre 2012

Aujourd'hui il paraît que.

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Aujourd'hui il paraît que beaucoup vont jouer à se faire peur. Pas mécontente de ne pas travailler le vendredi. Je n'ose imaginer à quoi vont ressembler les cours au collège quand dans la marmite bouillonnent une veille de vacances et la fin du calendrier maya...
Aujourd'hui il est certain que c'est le solstice d'hiver. Une promesse de lumière enfin rendue. Au lever du jour, l'érable l'annoncera à la Morte Eure et elle s'en trouvera soudain vivifiée.

jeudi, 20 décembre 2012

Aujourd'hui collection de regards.

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Au regard de la journée d'hier, je vais tenter aujourd'hui de me prémunir contre le mauvais oeil. Faire appel au remède de ma grand-mère: ouvrir grand la main contre ma poitrine et utiliser ainsi le chiffre cinq en bouclier contre les regards noirs, les chargés de, les qui décochent et les qui fusillent. Ne laisser passer que les regards d'intelligence, en coin, sur le monde, les qui embrassent et les qui interrogent.

lundi, 17 décembre 2012

Aujourd'hui un pli.

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L'ombre se déplie.
Atteindra-t-elle le saule
Avant la nuit?

dimanche, 16 décembre 2012

Aujourd'hui tissus.

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Ernest Pignon-Ernest, Naples

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Au carrefour, la béance du papier,
Porte cochère vers les Enfers.
Un homme décharné,
le corps rendu à la ramification de ses os
le pagne posé en ultime pudeur,
traîné plus que porté
par l'acharnement d'un autre
qui un jour sera lui aussi
les bras ballants.

... et sur ma table, le chant VI de L'Enéide de Virgile, La porte des Enfers de Laurent Gaudé et le parcours napolitain d'Ernest Pignon-Ernest.